Monthly Archives: June 2013

Woofing in India

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Notre train quitte Delhi à 22h. Nous arrivons avec un peu d’avance à la gare mais nous ne nous ennuyons pas car il y a toujours de l’animation dans les gares indiennes. J’observe les gamins des rues qui se faufilent sous les roues du train sans peur du danger, tout ca pour récupérer quelques bouteilles en plastique. Je me demande bien combien de roupies peuvent-ils tirer du sac de bouteilles vides quasiment aussi grand qu’eux, qu’ils traînent.

Des porteurs poussent des charrettes chargées de colis sur 2 mètres de hauteur. L’équilibre commence à devenir instable, les charretiers accélèrent le rythme pour arriver avant que tout ne s’écroule mais badaboum…Ils rigolent comme des enfants, rechargent leur charrette en hâte et repartent vers le wagon postal.

Enfin, notre train quitte la gare. La nuit est courte car nous arrivons à Haldwani à 4h30 du matin…

De là, il nous faut encore prendre un rickshaw, puis faire deux heures de bus dans un vieil autobus défoncé, qu’il faut pousser pour démarrer!
Nous arrivons à Kotabagh, mais ce n’est pas fini car la ferme est à 4km, que nous parcourons en taxi.

Samedi 27 avril 2013:

Nous découvrons enfin la ferme Baluti, où nous avons prévu de rester quelques jours en woofing (je ne vous explique plus le concept). Nous faisons la connaissance d’Arun, un ancien industriel indien qui c’est fait construire ce petit cottage au milieu de la montagne pour passer sa retraite tranquillement. Le dortoir est déjà bien plein car nous ne sommes pas les seuls volontaires, il y a déjà un hollandais, un autre français, un allemand et trois anglais. Arun nous installe donc dans le lobby, une petite annexe à 50 mètres de la maison.

Notre chambre ressemble à un bunker, et l’intérieur n’est pas plus attrayant, mais ce n’est pas grave, on a vu pire, et puis le cadre est merveilleux. La terrasse offre une vue panoramique sur les montagnes environnantes et sur la rivière asséchée au fond de la vallée.

C’est la saison sèche en ce moment et rien ne pousse, ce qui ne présage rien de bon en ce qui concerne le travail que l’on va avoir à effectuer. En effet, Robert, l’autre français qui est là depuis plusieurs jours nous confirme qu’il n’y a pas grand chose à faire. Ce n’est pas ici que nous allons apprendre beaucoup de choses sur la culture bio… Qu’à cela ne tienne, nous profitons de la première journée pour nous reposer car le trajet depuis Delhi a été fatiguant.

Dimanche 28 avril 2013:

Nous trouvons une activité pour occuper la matinée : nous construisons un escalier en pierre et en terre pour améliorer le chemin d’accès au lobby.

Nous arrêtons à midi car le soleil tape trop fort. Je plains les cantonniers indiens!

Le soir un des volontaires, élagueur de profession, sort son matériel pour faire du “tree-climbing” (dit en anglais, ça sonne tout de suite plus “sport extrême”)!

Lundi 29 avril 2013:

Je finis la construction des escaliers. Géraldine, elle, trouve un boulot au frais. Cela consiste à trier un sac de plusieurs kilos de lentilles, des cailloux qui y sont mélangés…de quoi l’occuper quelques jours! Elle prend en charge également l’arrosage des petits plans de concombres.

En fin d’après midi, à la fraîche, je pars à a découverte de Kotabagh, la ville la plus proche pour aller acheter des fruits. La marche de 45 minutes offre un panorama magnifique sur la vallée et la rivière.

La ville est toute petite et assez agréable. Un canal d’irrigation la traverse et les gens s’en servent comme salle de bain. Je rentre à la ferme avant la nuit, avec le plein de provisions.

Mardi 30 avril 2013:

Le réveil sonne à 4h du mat’. Nous avons réservé une jeep avec tous les autres woofers pour aller faire un safari au Corbett National Park, situé à une heure de route. Il parait qu’on peut y voir des tigres!

Nous rentrons dans la réserve. On voit des daims, des singes, des oiseaux et tout à coup, un éléphant ! La jeep s’arrête pour nous laisser le loisir d’observer le spécimen, avec de belles défenses.

Soudain, l’éléphant se retourne et commence à marcher dans notre direction. Le chauffeur saute dans la jeep et démarre en trombe pour fuir. Pas très rassurant !
Un peu plus loin nous croisons un autre éléphant un peu plus petit et sans défense, une femelle peut-être.

Malheureusement, les tigres que nous étions venus voir ne se sont pas montrés.

Mercredi 1 mai 2013:

Toujours pas de travail à faire aujourd’hui, et ça tombe plutôt bien vu que c’est la fête du travail en France. Je vais explorer les environs. J’atteins des petits villages de campagne où les gens ne semblent pas habitués à voir des étrangers. Il sont étonnés par ma taille et mes cheveux blonds (les indiens ont tous les cheveux foncés). Quasiment personne ne parle anglais ici dans la campagne, et moi je ne sais dire que bonjour en hindi! Du coup, la conversation et assez basique et se réduit à un échange de sourire.

La nature est luxuriante, même pendant la saison sèche. Je remarque partout sur mon chemin des bananiers et des manguiers…ce doit être le paradis des fruits pendant la mousson.

Il y a aussi beaucoup d’animaux sauvages, des singes et des oiseaux dont de magnifiques paons qui, hélas, ne se laissent pas facilement approcher.

Jeudi 2 mai 2013:

Nous quittons la ferme aujourd’hui car on ne peut pas dire qu’on s’épanouit vraiment au travail. Ce petit séjour fut malgré tout bien agréable: entre lecture, contemplation de la nature, sieste et jeux de carte, l’ambiance était plutôt calme et ça va être difficile de retourner dans l’agitation de Delhi.

Mais l’agitation commence même avant Delhi. Ne sachant pas notre date exacte de départ nous n’avons pas pris nos billets de train en avance. Il n’y a pas de guichet pour les touristes, nous devons donc déjà jouer des coudes et de la voix pour ne pas nous faire doubler par tout le monde.

Pour tuer le temps en attendant le train, nous testons une balance qui clignote comme un sapin de Noël: elle nous imprime un petit ticket avec notre poids (approximatif!) et une petite phrase sur notre journée, la version indienne de notre horoscope en quelque sorte.

Géraldine répond d’un signe de la main à un petit garçon qui lui fait coucou depuis un wagon…et là surprise… c’est tout le wagon qui lui répond à son tour! Trop drôle!

Nos billets sont sans place attitrée, ce qui promet une bataille sans merci et je n’exagère pas. Beaucoup de gens voyagent debout dans l’allée et certains vont même jusqu’à ce glisser dans les portes bagages situés au dessus des sièges. Heureusement pour nous, le train commence son voyage dans notre gare, on trouve donc des places sans difficultés, c’est parti pour 6h de voyage!

A l’assaut de Delhi, capitale de l’Inde

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Nous arrivons aux alentours de 5h30 en gare de Delhi d’où nous prenons un rickshaw pour rejoindre directement notre hotel, le Cozy Inn. Une fois n’est pas coutume, nous avons réservé une chambre, car notre guide du routard conte combien il est difficile de se loger dans les grandes villes : chambres glauques et prix exorbitants.

A 10h, nous avons rendez-vous avec Antonin (“Mich” pour les intimes), un ami d’école d’ingénieur de Pierre qui a effectué ses études durant une année en Inde et qui, hasard des calendriers, se trouve à Delhi en même temps que nous. Avec Nico, connu durant son séjour en Inde, ils sont conviés à un mariage indien.

Grâce à Nico et Antonin, nous osons enfin goûter notre premier snack “de rue”. En Inde, contrairement aux autres pays que nous avons visité, nous sommes ultra-prudents (parano? 😉 ) sur ce que nous mangeons, et surtout où!
En guise de petit déj, nous dégustons des samoussas (très épicés) accompagnés de chaï, c’est-à-dire du thé noir avec des épices, beaucoup de sucre, et du lait (ce qui apaise un peu le feu de ma bouche!). Le samoussa est le seul en-cas de rue que nous nous autoriserons durant notre séjour en Inde.

Nous partons ensuite, installés de manière très conviviale, (c’est à dire serrés comme des sardines) à quatre dans un rickshaw, à la découverte du jardin Lodi.

Le jardin abrite des tombes dans plusieurs mausolées. Les constructions sont plus ou moins soignées et entretenues. On ignore en revanche l’identité des personnes inhumées.

Le parc est très agréable. C’est surprenant de trouver pareil lieu en plein cœur de Delhi.

L’avantage de voyager avec des gens qui connaissent les lieux, c’est que nous nous laissons guidés, et après 10 mois de voyage, ce n’est pas désagréable!

En nous rendant dans le quartier Nizamuddin, le quartier musulman, nous passons devant de nombreuses échoppes.

Antonin et Nico nous emmènent dans une de leurs adresses préférées pour le déjeuner, le Karim’s. Ainsi nous goûtons sans doute aux meilleurs plats indiens depuis notre arrivée dans le pays.

Depuis le Népal, pour des raisons sanitaires, nous avons choisi de manger exclusivement végétarien. Evidemment, le saucisson nous manque, mais la seule vue d’une “boucherie” indienne nous permet de tenir notre engagement. En plus, ce n’est vraiment pas désagréable, car la cuisine végétarienne indienne est délicieuse et offre un choix infini ou presque.

Tandis qu’Antonin et Nico s’occupent de l’organisation technique pour le mariage, nous en profitons pour visiter la mosquée qui abrite le mausolée du saint soufi Hazrat Nizamuddin Auliya, d’où le nom du quartier!

L’ambiance est assez particulière. Des vendeurs d’offrandes nous aboient d’enlever nos chaussures (comme dans les temples, il est interdit de pénétrer à l’intérieur avec ses chaussures). Nous sommes un peu hésitants car nous ignorons où commence réellement la mosquée car tout est imbriqué l’un dans l’autre: les restaurants, les échoppes et les lieux de culte. Heureusement, quelqu’un nous glisse à l’oreille qu’il y a une consigne “officielle” à l’entrée de la mosquée.
Bien que nous essayons de nous montrer discrets, nous sommes rapidement le centre de l’attention, donc nous ne nous éternisons pas.

Nous flânons ensuite dans le quartier chic de Delhi, qui ressemble à n’importe quelle autre capitale du monde avec ses grands magasins et ses adresses occidentales (Mac Do, KFC, etc.)

Lorsque la journée touche à sa fin, nous regagnons le quartier de Pahar Ganj, où nous logeons. Nous gravissons de nombreuses marches pour rejoindre la terrasse perchée sur le toit d’un immeuble où les garçons s’offrent un “special tea” = une bière!! Mais elle est dissimulée dans un sac plastique noir et servie dans une tasse (peu de bars ont la licence officielle pour servir de l’alcool).

Antonin nous quitte pour retourner chez l’ami chez qui il est hébergé. Avec Nico, nous gagnons le toit de l’Everest Kitchen, petit restaurant tibétain qui sert notamment des momos exquis, et de délicieux pancakes à un prix tout à fait raisonnable. L’endroit deviendra notre cantine durant notre séjour dans la capitale indienne. En plus, il offre une vue imparable sur le fourmillement de la rue.

Nous nous donnons rendez-vous le lendemain matin. Nous accompagnons Nico qui souhaite acheter des autocollants à apposer partout, mais surtout sur les voitures. Du coup, nous aussi on achète des petits autocollants de Ganesh (dieu représenté par un éléphant). Beaucoup d’automobilistes en Inde ont des petites figurines des différents dieux dans leurs voitures, pour leur porter chance et les protéger. Dans la rue, les mécanos démontent, à même le trottoir, les voitures, motos, vélos, rickshaws, tout y passe.

En chemin, par la la fenêtre du métro, nous avons aperçu une statue très colorée et immense! Notre curiosité nous pousse jusqu’au temple d’Hanouman, un dieu à l’apparence d’un singe et c’est aujourd’hui sa fête. Il y a donc distribution de repas gratuit pour tout le monde, et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il y a affluence. Pierre et Nico prennent un plateau, je m’abstiens étant donné que c’est très épicé!

Après avoir retirées nos chaussures, nous pénétrons dans le temple. Nous sommes assez surpris par les statues qui le compose.

Le passage d’une salle à une autre peut se faire par l’intermédiaire de gueule d’animaux, comme avec ce croco par exemple.

Nous ne nous éternisons pas car la foule ne cesse de grossir, les automobilistes commencent à s’impatienter dans les embouteillages. Une fois les plateaux repas consommés, ils sont jetés à même le sol rendant un peu plus périlleux les déplacements pour tout le monde.

D’ailleurs, un motard un peu trop pressé tente de forcer le passage, manque de chance, il glisse sur les assiettes,et s’arrête à deux centimètres de mes chevilles… Petite frayeur! Un peu plus loin c’est la bousculade, Pierre me rattrape au vol pour éviter que je m’étale sur les restes de nourriture. Je ne regrette pas de quitter toute cette agitation.

Nous empruntons de nouveau un rickshaw et nous allons manger un morceau avant qu’Antonin et Nico ne partent prendre leur train de nuit. Notre chauffeur est de de confession sikh. Il est reconnaissable grâce au turban qu’il porte sur la tête dès le plus jeune âge.

Le sikhisme est né de la rencontre entre l’islam et l’hindouisme. Il est intéressant de noter que les sikhs ne reconnaissent pas le système des castes. Les hommes adeptes de cette religion doivent toujours porter le turban ainsi qu’un poignard à la ceinture. Ils ne doivent pas se couper les cheveux ni la barbe.

Les choses changent vite en Inde, et la bonne petite adresse d’Antonin et Nico a fermé. Nous nous rabattons sur un fast-food indien qui ne restera pas dans les annales. On sourira devant l’employé qui se déplace pour venir nous prévenir que notre commande est prête mais qui ne nous l’emmène pas !!?! Un rôle pour chacun et chacun son rôle!

De nouveau seul (“tout seul les deux” comme le dirait tout francomtois qui se respecte) Pierre et moi profitons de notre dernière journée à Delhi pour aller visiter Qutb Minar (tour de la victoire). C’est la tour et le minaret le plus haut d’Inde (72 mètres et quelques).

Non loin de là, quelqu’un a tenté de faire mieux, mais il n’a visiblement pas réussi son pari.

La tour est entourée de nombreuses constructions dont certaines parties sont particulièrement fines et soignées

De nombreuses familles indiennes nous demandent pour se faire photographier à nos côtés, c’est assez déroutant. Certaines mamans me tendent même leurs bébés pour la pose.

Pierre a aussi son quart d’heure de gloire.

Avant le repas du soir, je fais un petit détour par chez le coiffeur.

Nous ne nous lassons pas de retrouver la terrasse de notre petit resto tibétain préféré d’où nous observons encore et encore l’animation de la rue. La place est plébiscitée par les vaches qu’on ne s’étonne même plus de voir en pleine ville.

Un dernier lassi (boisson au yaourt) et un copieux biryani (riz cuisiné avec des épices) nous donne des forces pour notre prochaine étape: quelques jours de woofing dans une ferme bio!

Bybye Delhi, see you!