Notre train quitte Delhi à 22h. Nous arrivons avec un peu d’avance à la gare mais nous ne nous ennuyons pas car il y a toujours de l’animation dans les gares indiennes. J’observe les gamins des rues qui se faufilent sous les roues du train sans peur du danger, tout ca pour récupérer quelques bouteilles en plastique. Je me demande bien combien de roupies peuvent-ils tirer du sac de bouteilles vides quasiment aussi grand qu’eux, qu’ils traînent.
Des porteurs poussent des charrettes chargées de colis sur 2 mètres de hauteur. L’équilibre commence à devenir instable, les charretiers accélèrent le rythme pour arriver avant que tout ne s’écroule mais badaboum…Ils rigolent comme des enfants, rechargent leur charrette en hâte et repartent vers le wagon postal.
Enfin, notre train quitte la gare. La nuit est courte car nous arrivons à Haldwani à 4h30 du matin…
De là, il nous faut encore prendre un rickshaw, puis faire deux heures de bus dans un vieil autobus défoncé, qu’il faut pousser pour démarrer!
Nous arrivons à Kotabagh, mais ce n’est pas fini car la ferme est à 4km, que nous parcourons en taxi.
Samedi 27 avril 2013:
Nous découvrons enfin la ferme Baluti, où nous avons prévu de rester quelques jours en woofing (je ne vous explique plus le concept). Nous faisons la connaissance d’Arun, un ancien industriel indien qui c’est fait construire ce petit cottage au milieu de la montagne pour passer sa retraite tranquillement. Le dortoir est déjà bien plein car nous ne sommes pas les seuls volontaires, il y a déjà un hollandais, un autre français, un allemand et trois anglais. Arun nous installe donc dans le lobby, une petite annexe à 50 mètres de la maison.
Notre chambre ressemble à un bunker, et l’intérieur n’est pas plus attrayant, mais ce n’est pas grave, on a vu pire, et puis le cadre est merveilleux. La terrasse offre une vue panoramique sur les montagnes environnantes et sur la rivière asséchée au fond de la vallée.
C’est la saison sèche en ce moment et rien ne pousse, ce qui ne présage rien de bon en ce qui concerne le travail que l’on va avoir à effectuer. En effet, Robert, l’autre français qui est là depuis plusieurs jours nous confirme qu’il n’y a pas grand chose à faire. Ce n’est pas ici que nous allons apprendre beaucoup de choses sur la culture bio… Qu’à cela ne tienne, nous profitons de la première journée pour nous reposer car le trajet depuis Delhi a été fatiguant.
Dimanche 28 avril 2013:
Nous trouvons une activité pour occuper la matinée : nous construisons un escalier en pierre et en terre pour améliorer le chemin d’accès au lobby.
Nous arrêtons à midi car le soleil tape trop fort. Je plains les cantonniers indiens!
Le soir un des volontaires, élagueur de profession, sort son matériel pour faire du “tree-climbing” (dit en anglais, ça sonne tout de suite plus “sport extrême”)!
Lundi 29 avril 2013:
Je finis la construction des escaliers. Géraldine, elle, trouve un boulot au frais. Cela consiste à trier un sac de plusieurs kilos de lentilles, des cailloux qui y sont mélangés…de quoi l’occuper quelques jours! Elle prend en charge également l’arrosage des petits plans de concombres.
En fin d’après midi, à la fraîche, je pars à a découverte de Kotabagh, la ville la plus proche pour aller acheter des fruits. La marche de 45 minutes offre un panorama magnifique sur la vallée et la rivière.
La ville est toute petite et assez agréable. Un canal d’irrigation la traverse et les gens s’en servent comme salle de bain. Je rentre à la ferme avant la nuit, avec le plein de provisions.
Mardi 30 avril 2013:
Le réveil sonne à 4h du mat’. Nous avons réservé une jeep avec tous les autres woofers pour aller faire un safari au Corbett National Park, situé à une heure de route. Il parait qu’on peut y voir des tigres!
Nous rentrons dans la réserve. On voit des daims, des singes, des oiseaux et tout à coup, un éléphant ! La jeep s’arrête pour nous laisser le loisir d’observer le spécimen, avec de belles défenses.
Soudain, l’éléphant se retourne et commence à marcher dans notre direction. Le chauffeur saute dans la jeep et démarre en trombe pour fuir. Pas très rassurant !
Un peu plus loin nous croisons un autre éléphant un peu plus petit et sans défense, une femelle peut-être.
Malheureusement, les tigres que nous étions venus voir ne se sont pas montrés.
Mercredi 1 mai 2013:
Toujours pas de travail à faire aujourd’hui, et ça tombe plutôt bien vu que c’est la fête du travail en France. Je vais explorer les environs. J’atteins des petits villages de campagne où les gens ne semblent pas habitués à voir des étrangers. Il sont étonnés par ma taille et mes cheveux blonds (les indiens ont tous les cheveux foncés). Quasiment personne ne parle anglais ici dans la campagne, et moi je ne sais dire que bonjour en hindi! Du coup, la conversation et assez basique et se réduit à un échange de sourire.
La nature est luxuriante, même pendant la saison sèche. Je remarque partout sur mon chemin des bananiers et des manguiers…ce doit être le paradis des fruits pendant la mousson.
Il y a aussi beaucoup d’animaux sauvages, des singes et des oiseaux dont de magnifiques paons qui, hélas, ne se laissent pas facilement approcher.
Jeudi 2 mai 2013:
Nous quittons la ferme aujourd’hui car on ne peut pas dire qu’on s’épanouit vraiment au travail. Ce petit séjour fut malgré tout bien agréable: entre lecture, contemplation de la nature, sieste et jeux de carte, l’ambiance était plutôt calme et ça va être difficile de retourner dans l’agitation de Delhi.
Mais l’agitation commence même avant Delhi. Ne sachant pas notre date exacte de départ nous n’avons pas pris nos billets de train en avance. Il n’y a pas de guichet pour les touristes, nous devons donc déjà jouer des coudes et de la voix pour ne pas nous faire doubler par tout le monde.
Pour tuer le temps en attendant le train, nous testons une balance qui clignote comme un sapin de Noël: elle nous imprime un petit ticket avec notre poids (approximatif!) et une petite phrase sur notre journée, la version indienne de notre horoscope en quelque sorte.
Géraldine répond d’un signe de la main à un petit garçon qui lui fait coucou depuis un wagon…et là surprise… c’est tout le wagon qui lui répond à son tour! Trop drôle!
Nos billets sont sans place attitrée, ce qui promet une bataille sans merci et je n’exagère pas. Beaucoup de gens voyagent debout dans l’allée et certains vont même jusqu’à ce glisser dans les portes bagages situés au dessus des sièges. Heureusement pour nous, le train commence son voyage dans notre gare, on trouve donc des places sans difficultés, c’est parti pour 6h de voyage!