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Katmandou et sa vallée

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Retour à la case départ ! Nous arrivons à Katmandou en fin d’après-midi et nous trouvons un nouvel hôtel car celui de la dernière fois ne nous a pas laissé de souvenir incroyable. Nous séjournons ce soir au HI Thamel hostel. Le prix est correct mais là non plus ce n’est pas parfait: Nous n’avons pas d’eau chaude. Nous en parlons à la reception qui bidouille les vannes du système de distribution d’eau, et nous nous retrouvons avec de l’eau brulante…mais plus d’eau froide ! Ah ca, pour avoir de l’eau chaude, on en a eu !

Nous profitons de la fin de journée pour nous balader en dehors de Thamel, le quartier touristique. Les rues sont toutes aussi bondées, mais par les locaux cette fois. Certains quartiers sont entièrement dédiés à l’artisanat et les rues sont bordées d’échoppes en tout genre. Frutz en profite pour assouvir sa passion pour les chapeaux traditionnels népalais et dégote quelques très beaux modèles.

On y trouve aussi des lentilles de toutes sortes…Je n’imaginais pas qu’il existait autant de variétés ! Mais ici, c’est l’ingrédient de base (à l’image de la pomme de terre au Pérou).

Catherine, elle, achète du sel de l’Himalaya.

Nous quittons notre hôtel dès le lendemain car nous passons la journée et la nuit à Bhaktapur, un ville historique située à seulement quelques kilomètres de Katmandou. Cette ancienne capitale est classée au patrimoine historique de l’UNESCO, elle est en effet très bien conservée. Nous visitons la ville de long en large.

Et l’oscar du meilleur rôle dans la catégorie “Touriste-ébahie-devant-la-beauté-d’un-monument” est décerné à Cat et Gé pour leur interprétation sur la place centrale de Bhaktapur…

L’atmosphère est très paisible car la ville est interdite aux voitures. Les chars de défilé eux ont une dérogation!

Vincent nous lâche en milieu de journée pour aller inaugurer la boite de Smecta et se reposer: Première tourista du groupe après 10 jours au Népal, on s’en sort plutôt pas mal!

Nous parcourons encore une fois les ruelles de la ville le lendemain matin aux aurores… que d’animation! Les enfants tirent à l’aide d’une corde des pièces de bois géantes, afin de construire un second char pour le nouvel an népalais qui a lieu dans quelques jours:

Nous reprenons la route en direction de Katmandou et nous arrêtons à Pashupatinath. Le site se trouve au bord de la rivière Bagmati, la plus sacrée des rivières au Népal. La rivière Bagmati se jetant dans le Gange a le même caractère sacré que celui-ci. Quelques vendeurs de pigments bordent le chemin d’accès, c’est l’occasion d’une belle photo.

On y croise aussi des sâdus, des hommes qui ont dédié leur vie à la religion. Ils ne possèdent plus rien et vivent d’offrandes en errant sur les routes sans domicile fixe.

Les berges de la rivière Bagmati constituent un endroit sacré pour l’incinération des hindouistes. Les terrasses appelées ghâts, sont destinées à la crémation. L’ambiance y est très particulière. La tristesse est assez peu présente ce qui est assez déroutant pour nous, occidentaux. Mais pour les hindous, mourir c’est se libérer de l’état où nous sommes actuellement pour passer à un état meilleur.

Les corps sont enveloppés dans un linceul orange puis brûlés. Les cendres sont ensuite confiées (et non jetées) à la rivière sacré, après que des opportunistes soient passés récupérer bijoux, dents en or et bois non brûlé.

Comme partout au Népal, des enfant des rues vivent de la récupération et du tri des déchets. Ici, ils espèrent surement que la rivière sacrée va leur charrier quelques trésors qui feront leur fortune.

Assez vite, le spectacle morbide des crémations nous met assez mal à l’aise et nous ne nous éternisons pas: Direction Bodnath. Nous atteignons le temple bouddhiste après 45 minutes de marche dans la banlieue de Katmandou. Son stûpa du XIVème siècle qui domine l’horizon est l’un des plus grands au monde, et il faut avouer que c’est impressionnant !

Nous faisons le tour du stûpa, sous la surveillance du Bouddha qui nous observe.

Dans une petite pièce au pied du stûpa, nous découvrons des rouleaux de prières énoooormes !

Nous rentrons à Katmandou pour nous reposer un peu à l’hôtel, car ce soir c’est “grosse soirée” ! C’est en effet la dernière soirée avec Catherine, Vincent et Romain, mais c’est également les 29 ans de Géraldine.

Nous faisons nos adieux à toute la bande le lendemain matin. Malgré que leur avion ne décolle qu’en début d’après-midi, ils quittent l’hôtel aux aurores car aujourd’hui toute la capitale est paralysée par une grève générale! Finalement, leur retour au bercail se déroulera sans encombre. Merci à eux pour ces 2 semaines géniales , et merci à Cat pour certaines de ses photos que j’ai utilisées sur ce blog.

Après un mois accompagné, nous nous retrouvons “tout seul les deux”. (Tiens, ça faisait longtemps que je n”avais pas parlé le franc-comtois!) Nous restons à Katmandou quelques jours pour nous reposer car la fatigue commence à s’accumuler après 9 mois de voyage. Nous en profitons pour aller visiter Durbar square, une place très célèbre de la capitale népalaise.

Comme à Baktapur, on y trouve une multitude de beaux bâtiments religieux. Tôt le matin, la ferveur religieuse y est très importante.

Avant de quitter le Népal, nous passons quelques jours tranquilles à Nagarkot pour profiter une dernière fois des montagnes. C’est l’endroit le plus haut de la vallée de Katmandou (2 200 m d’altitude) et le seul endroit de la vallée d’où l’on peut voir la chaîne de l’Everest. Seulement la météo en a décidé autrement, et le temps nuageux nous empêche de voir quoique ce soit. Le dernier jour, je me lève avant le lever du soleil et monte au temple Mahankal.

Le panorama est sympa mais je n’arrive pas à identifier l’Everest, qui est assez difficile à voir depuis ici.

Après quasiment 3 semaines, notre passage au Népal prend fin. Avant de rentrer en France, une dernier pays nous attend. Dernier mais pas des moindres, puisqu’il s’agit de l’Inde!

Bandipur, un balcon sur l’Himalaya?

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Nous reprenons un bus en direction de Katmandou, mais nous descendons à mi chemin pour visiter Bandipur. Comme nous réservons le billet à la dernière minute, nous voyageons “en cabine”. Cela signifie que nous prenons place à coté du chauffeur, là où l’on trouve de l’espace pour s’asseoir.

Question confort, ce n’est pas l’idéal, mais nous ne nous plaignons pas trop quand on voit comment certains passagers voyagent dans les bus plus “locaux”:

Et puis cela nous permet de profiter pleinement du spectacle qu’offre les routes népalaises. Les camions, notamment sont décorés d’une multitude de couleurs, d’accessoires kitsch et de slogans comme “Speed control” “Blow your horn” ou encore d’un plus prétentieux “King of the road”.

Bandipur est perchée tout en haut de la montagne (1030 m d’altitude) et nous parcourons les 10 derniers kilomètres qui mènent au village dans un bus local. Autant vous dire que le trajet est épique, mais nous arrivons entier. Nous prenons des chambres dans le premier hôtel du routard, sans nous poser de question car nous sommes crevés. Notre pauvre Frutz (Romain) se retrouve dans une petite chambre qu’on pourrait plus justement appeler un clapier à lapin !

Après une bonne sieste, nous nous baladons à pied dans le village. Les rues sont jolies et surtout piétonnes ce qui assure un calme absolu.

Nous observons les habitants dans leur quotidien.

Nous sommes interrompus par un orage qui survient brusquement en fin d’après-midi. Ce doit être monnaie courante ici puisqu’il se passera exactement la même chose les jours suivants: Gros coup de vent puis pluie, tout le monde se barricade chez soi pendant une heure, puis ça se calme et la vie reprend son cour.

Le lendemain nous continuons de découvrir le village. Certains visitent les temples, Frutz et moi nous décidons de nous rendre à Ramkot, un village rural que l’on peut uniquement atteindre à pied.

Il nous faut bien deux heures de marche pour y parvenir et ce n’est pas de tout repos étant donné qu’il est midi, l’heure où le soleil tape le plus ! Arrivé là-bas, nous pensons trouver un restaurant pour reprendre des forces…mais non. Le village est très pauvre, il y a quand même l’électricité mais pas l’eau courante.

C’est vraiment authentique, les maisons sont construites en pierre, en bois ou en adobe.

Nous essayons de faire connaissance avec des enfants, curieux de voir deux grands européens débarquer chez eux mais c’est difficile car ils ne parlent pas anglais et nous ne maîtrisons pas non plus le népalais.

Nous nous reposons tout en haut du village, à l’ombre d’un vieil arbre. Un fermier surveille ses vaches de loin, en communiquant avec elles par de puissants cris.

Nous ne perdons pas de temps sur le chemin du retour car la faim et la soif commencent à nous travailler. Après une petite sieste puis l’orage quotidien, nous apprécions un beau coucher de soleil en sirotant une Gorka, une bière népalaise baptisée ainsi en hommage aux soldats Gorka.

Réveil à l’aube le lendemain matin car nous voulons profiter du panorama sur la chaîne des Annapurnas et le Langtang, qui fait la réputation de Bandipur. Nous avons plusieurs fois tenté notre chance pendant la journée, mais la visibilité n’est pas assez bonne à cause de la brume de chaleur. Aujourd’hui, nous sommes sur le pied de guerre avant même que le soleil ne se lève afin de ne rien manquer au spectacle.

Mais la brume est encore présente et le spectacle n’est pas si merveilleux que durant notre trek.

Après deux jours très ressourçant, nous quittons Bandipur pour retrouver la vallée de Katmandou, son bruit, son agitation, sa pollution, mais aussi ses magnifiques temples!

Trek dans les Annapurnas

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Ça y est, la fête est finie! Après avoir confiés nos habits tout colorés de la veille à la laverie (sans trop d’espoir quand même) nous quittons Pokhara, direction la haute montagne. N’étant pas tous de grands sportifs nous avons opté pour un trek plutôt facile et qui n’atteint pas des altitudes trop élevées pour éviter le mal d’altitude. (Romain a encore des mauvais souvenirs d’un trek en Ethiopie à plus de 4000m…)

Le trek “Annapurna Panorama” semble répondre à ces critères : 6 jours de marche à raison de 5h à 6h de marche par jour et une altitude maximal de 3200m. C’est une boucle qui nous conduit sur les contreforts des plus hauts sommets de la chaîne des Annapurnas, tout en traversant des forêts entières de rhododendrons, tous fleuris en cette saison.

Jour 1: Pokhara (900m) – Naya Pul (2070m) – Ulleri (1960m)

Le propriétaire de l’hôtel, très sympa, nous a aidé à préparer le trek, en nous proposant les services de 2 porteurs : Lhaksam, qui parle très bien anglais et connait la montagne comme sa poche, et ?????, un nom que nous n’avons jamais réussi à prononcer correctement durant les 6 jours qu’a duré le trek. Le patron de l’hôtel nous trouve aussi un taxi pour nous rendre de Pokhara à Naya Pul, le départ de la marche. Par contre il a vu un peu petit et nous nous demandons comment nous allons tous pouvoir rentrer quand on voit la voiture arrivée. Nous sommes six, plus les deux porteurs, plus le chauffeur du taxi, plus bien sûr les sacs. Ces derniers trouvent leur place sur le toit, bien ficelés pour résister aux “aléas” des routes népalaises. Les deux porteurs quand à eux s’assoient côte à côte sur la place avant, excepté quand on passe des barrages de police, au quel cas ils se mettent l’un devant l’autre pour que le policier ne voit qu’une tête en regardant la voiture de face…le plus fou c’est que ça marche !

Nous arrivons à Naya Pul après une bonne heure de route. Catherine, Géraldine et Vincent s’achètent des bâtons en bois pour soulager un peu leurs genoux pendant la marche…ce ne sont pas des bâtons de haute technologie mais à 50 roupies, ça ne vaut pas le coup de s’en priver!

Après avoir traversé Naya Pul et montrés nos permis de trek (obligatoires), nous commençons à grimper. Les paysages sont arides et le soleil tape dur mais nous marchons tranquillement pour économiser nos forces.

Nous faisons également pas mal de pauses à l’ombre car les porteurs eux aussi ont besoin de se reposer.

A l’heure du repas, nous nous arrêtons dans notre premier “tea house” les restaurants qu’on trouve tout le long du chemin. On y trouve du Dal Bat (lentilles et riz), des Chowmein (nouilles), des plats à base de pomme de terre et de fromage de yak et bien sûr des momos (raviolis cuits à la vapeur, notre péché mignon au Népal), tout ce qui faut pour reprendre des force avant d’affronter la montagne!

Nous arrivons à un premier village en milieu d’après midi. Nous hésitons à nous arrêter là pour la nuit, mais décidons finalement d’affronter tout de suite l’escalier de pierre de 3300 marches qui nous mène à Ulleri, le second village. Ça sera ça de moins à faire demain matin !

Les porteurs galèrent pas mal, on se demande si on ne les aurait pas un peu trop chargés. S’en suit un débat sur la culpabilité de faire porter ses affaires par quelqu’un d’autre…Les porteurs, eux nous assurent que tout va bien, qu’il ont déjà porter des charges beaucoup plus lourdes! Le lendemain, Romain décidera de porter toutes ses affaires lui même et on récupérera quelques affaires dans nos petits sacs pour alléger un peu les bagages que nous confions aux porteurs.

Nous venons à bout, non sans mal, de l’interminable escalier et passons une première nuit dans un lodge simple mais propre. La température descend vite la nuit à 2000 m d’altitude et nous sommes contents d’avoir emmenés nos sacs de couchage.

Jour 2: Ulleri (1960m) – Banthanti (2210m) – Ghorepani (2860m)

Départ pas trop tardif car une longue journée nous attends. Après avoir déjeuné de pancakes, de toasts et d’omelettes, nous somme prêts pour continuer l’ascension. Les premiers rhododendrons font leur apparition.

Bien que ça soit la saison sèche nous passons à coté de quelques belles cascades.

L’eau semble vraiment très propre. Nous remplissons d’ailleurs nos bouteilles aux robinets dans les villages, mais préférons y ajouter une pastille de micropur, dans le doute…

Nous déjeunons au soleil, sous les yeux d’un petit bébé népalais qui n’est pas laid! Il a été “posé” au milieu du restaurant, pendant que ses parents sont au fourneau sans doute.

Nous arrivons à Ghorepani, un des villages les plus élevés du trek. En fin de journée, le temps est nuageux, mais une petite éclaircie nous offre un bref aperçu du paysage qui nous entoure.

Le village est très joli avec toutes ses maisons bleues.

Certains s’offrent même le luxe de faire un volley à près de 3000 m d’altitude.

Nous préférons rentrer au chaud, au près du poêle à bois qui réchauffe la salle à manger du lodge 😉

Jour 3: Ghorephani (2860m) – PoonHill (3210m) – Deurali (2983m) – Tadapani (2680m)

Aujourd’hui est un grand jour, départ à 5h du mat, avant le lever du soleil. Nous montons à Poon Hill, point le plus haut du trek d’où l’on peut observer toute la chaîne des Annapurnas. Nous nous équipons de frontales mais la pleine lune est presque suffisante pour éclairer le chemin.

Aucun risque de se perdre de toute manière car la montée se fait à la queue-leu-leu avec les 300 autres personnes qui montent sur la colline chaque matin. Il faut dire que le spectacle vaut le coup d’œil.

Nous profitons d’une très belle vue de l’Annapurna I (8091m) et de l’Annapurna South (7219m), mais surtout du Dhaulagiri I, septième plus haut sommet du monde avec 8167m d’altitude.

Nous redescendons à l’hôtel pour prendre un petit dèj bien mérité. La suite de la journée sera tout aussi époustouflante en terme de paysages. Nous traversons des forêts de rhododendrons qui forment un tapis rose recouvrant la montagne et les sommets enneigés sont toujours là en arrière plan.

Bravo à Catherine qui a mit sont t-shirt adapté au camouflage dans les rhododendrons:

Nous longeons une longue crête pendant près d’une heure puis redescendons pour s’enfoncer dans la forêt. Nous empruntons ensuite des chemins escarpés taillés dans les parois d’une gorge avant de nous arrêter pour la pause du midi. Le village dans lequel nous voulons nous arrêter pour la nuit (Tadapani) est encore loin et nous marchons depuis 5h du mat’. Lhaksam nous explique qu’il n’y a pas toujours de chambre de libre à Tadapani car il s’agit d’un carrefour situé sur la route de plusieurs treks. Sur la fin du parcours, je pars en éclaireur avec Vincent pour essayer d’arriver assez tôt. Nous trouvons finalement une chambre sans souci car nous sommes en milieu d’après midi. En même temps ce n’est pas les lodges qui manquent: ils sont regroupés en petit hameaux tout au long des chemins de trek, on en trouve toute les heures de marche environ. En puis les chambres sont vraiment données (environ 1€ la chambre double!). Par contre ils se rattrapent sur la nourriture qui est 2 à 3 fois plus chère que dans la vallée.

Nous rencontrons les deux belges dont nous avons fait la connaissance à Pokhara, qui font le même trek que nous. Nous nous croisons régulièrement et elles nous font bien rigoler avec leur accent!

A la fin de la journée, étirements obligatoires pour ne pas trop souffrir le lendemain matin 😉

Ici encore la vue est magnifique, surtout au petit matin, quand le temps est bien dégagé.

Jour 4: Tadapani (2680m) – chuile (2245m) – Gurajung (2050m) – Jhinudanda (2170m)

Nous continuons notre route. Aujourd’hui, plus de forêt de rhododendrons mais nous traversons de jolies cultures en terrasse.

On y plante beaucoup de blé ainsi que du riz (selon l’altitude et l’eau disponible). Etant donné la taille et la forme des parcelles cultivées, tout le travail se fait à la main, notamment la moisson:

Nous finissons notre étape en arrivant à Jhinudanda en début d’aprèm, cela nous laisse le temps de profiter des sources chaudes en contrebas. Seul Frutz (Romain), Bobby et moi trouvons l’énergie nécessaire pour marcher encore une demi heure jusqu’aux sources, mais nos efforts ne sont pas vains: Nous nous baignons pendant une bonne heure dans une eau à 35°C, rien de tel pour se remettre d’aplomb après 4 jours de marche.

Le lieu sert également de salle de bain pour les habitants du village, car peu de maisons sont équipées d’eau courante, et encore moins d’eau chaude!

Jour 5: Jhinudanda (2170m) – Landruk (1565m) – Tolka (1700m)

Aujourd’hui, la journée de marche va être courte. Pourtant tout avait bien commencé….Nous quittons Jhinudanda et ses sources chaudes sous un soleil radieux. Nous croisons en chemin des moutons qui prennent de l’altitude, pour échapper aux grosses chaleurs de la vallée en été.

Nous traversons bon nombre de ponts suspendus, tous plus vertigineux les uns que les autres:

Malgré que je ne sois pas ingénieur en génie civil, je ne pense pas que ça soit la méthode optimale pour raccorder deux câbles en tension…

Mais bon, pas le choix, on traverse…et ça tient!

C’est l’après-midi que les choses commencent à se gâter: nous nous arrêtons à midi pour manger à Tolka, mais la pluie se met à tomber. D’abord une petite pluie légère, nous décidons d’attendre un peu que ça passe. Finalement, la pluie redouble d’intensité. C’est sûr, nous n’irons pas plus loin aujourd’hui. Nous passons l’après midi autour du poêle à bois, à jouer au tarot!

Nous profitons d’une petite éclaircie pour nous balader dans le village. Nous rencontrons des petits chevreaux qui s’amusent à nous téter les doigts.

Jour 6: Tolka (1700m) – Deurali (2100m) – Potana (1890m) – Dhampus (1650m)

Dernier jour de marche. La pluie de la veille s’est transformée en neige sur les sommets et au réveil, le temps dégagé nous offre un spectacle merveilleux.

Le début de journée est agréable car avec peu de dénivelé. Nous observons une dernière fois le Machapuchare, considéré comme le plus beau sommet du Népal. Le nom signifie queue de poisson en Népalais, à cause de la forme du sommet (voir photo ci-dessous). C’est un sommet sacré qui est par conséquent interdit aux Alpinistes (selon les hindouistes, c’est la demeure de Shiva, ce n’est donc pas de bon augure d’aller le déranger)

Avant d’entamer la descente infernale, nous faisons une pause dans un magnifique petit village (pour ne pas changer).

Les quelques heures de descente qui suivent sont éprouvantes pour les genoux mais c’est le dernière effort à fournir. Un mini bus nous attend au prochain village.

Nous manquons tous de nous endormir pendant l’heure de trajet qui nous ramène à Pokhara. Nous sommes heureux de rentrer nous reposer, mais tristes de retrouver la civilisation…Nous étions si bien dans les montagnes, coupés du monde pendant presque une semaine.

Nous quittons Pokhara le lendemain, en faisant nos adieu à Bobby, notre compagnon de route bisontin. Après quelques jours de repos, il souhaite repartir avec Lhaksam pour un autre trek plus ardu.

Sur les chemins de Katmandou

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Nous quittons le Vietnam le vendredi 22 mars 2012, après avoir récupéré nos passeports et nos visas pour l’Inde. C’est aussi le moment de dire au-revoir aux parents de Pierre qui ont passé deux semaines avec nous.

Après avoir volé d’Hanoï jusqu’à Bangkok, nous passons la nuit dans l’aéroport, pas si mal installés finalement, avec wifi, prises électriques et canaps à disposition.

Embarquement en début de matinée pour atterrir à Delhi avec 50 minutes de retard. C’est là que les choses se compliquent car notre avion suivant est supposé décoller dans les dix prochaines minutes…

Heureusement pour nous, c’est la même compagnie aérienne qui assure le vol Delhi-Katmandou. Un agent nous attend à la sortie et nous ouvrent les passages secrets de l’aéroport. Façon film d’action, on court dans les couloirs et sur les tapis roulants pendant 20 longues minutes, la nouvelle porte d’embarquement étant évidemment à l’opposé. Le personnel de l’aéroport nous autorise à doubler tout le monde au contrôle de sécurité.

Nous arrivons dans l’avion essoufflés mais sous les applaudissements de Catherine, Vincent et Romain, des amis venus nous retrouver pour partager deux semaines d’aventures népalaises avec nous. Les autres passagers, eux, ont plutôt le regard noir car ça fait une demi heure qu’ils nous attendent dans l’avion prêt à décoller! La suite du vol se passe sans souci.

Après deux heures d’attente à l’aéroport de Katmandou, nous obtenons enfin notre visa. Les choses se compliquent pour récupérer nos bagages, qui n’ont pas eu le temps d’être transférés à Delhi. Leurs arrivées sont prévues par le vol suivant, dans la soirée, mais nous préférons profiter tranquillement de notre fin d’après-midi après deux jours de transit.

Nous trouvons un taxi et rejoignons notre hôtel. L’ambiance, pour notre plus grand plaisir, est bien différente de celle du Vietnam, même si la circulation anarchique et à grand renfort de klaxons demeure ici aussi la norme. Pourtant, on croise régulièrement ce panneau:

La gestion du réseau électrique doit donner quelques sueurs froides à Romain, spécialiste du domaine. C’est en tout cas une grosse difficulté de ce petit pays. La distribution de courant n’est pas continue, il n’y a que quelques heures d’électricité durant la journée.

Nous rencontrons deux français à notre hôtel, Alex et Vanessa, qui sont à Katmandou depuis quelques jours et qui nous conduisent dans un de leur resto favori. Nous goûtons à une des spécialités du coin (même si d’après notre guide ce serait plutôt tibétain): les “Momos”. Ce sont des petits raviolis vapeurs, fourrés au poulet, au fromage, aux légumes, etc. On déguste aussi un “thali”, appelé aussi “Dalbat”, c’est une sorte de plateau repas complet servi à volonté, composé d’une soupe de lentille (le “dal”, d’où le nom dalbat), d’un mélange de légumes souvent épicés et d’un yaourt. On se régale!

Le Dalbat est le plat par excellence que mange les népalais, matin, midi et soir. Il est parfois accompagné de chapati, une galette de blé sans levain.

Nous finissons la soirée dans un bar de Thamel, le quartier animé et touristique de Katmandou.

Le lendemain, tandis que Pierre et moi allons (enfin) récupérer nos bagages à l’aéroport, Catherine et Vincent réservent des billets de bus pour notre prochaine destination: Pokhara.

L’après-midi, nous nous rendons à la Stupa de Swayambunath, appelée aussi Temple des Singes, mais il parait que les locaux n’aiment pas trop cette appellation. Nous traversons la ville à pieds, en passant devant les maisons typiques et les petites échoppes.

Le contraste entre modernité et autres époques se croise presque à chaque coins de rue.

Une bonne série de marches nous attend devant le temple avant d’atteindre les lieux (pour preuve, voir sur la photo au fond à droite 🙂 )

On s’accorde une petite pause au milieu de la montée infernale.

L’ascension en vaut néanmoins la peine, nous avons une vue imprenable sur Katmandou.

Le temple en lui même est un lieu de vie très animé où se côtoient singes, touristes, fidèles, vendeurs ambulants. Partout les drapeaux de prières bouddhistes flottent au vent.

Quelques fidèles allument des bougies ou de l’encens, prononcent quelques paroles et font tourner les moulins à prières.

La stupa est plutôt imposante, on peut y voir le regard de bouddha peint sur sa surface.

Un peu plus loin, nous tentons notre chance auprès d’une statue au pied de laquelle se trouve une sorte de jarre. Si notre pièce tombe dans le mille, c’est la chance assurée! Sinon, ce n’est qu’une roupie de perdue (0,0089€) …

Nous négocions les services d’un taxi pour nous rendre au Jardin des rêves, petit havre de paix dans la ferveur de Katmandou.

La journée s’achève autour d’une Nepal Ice, la bière locale. Mais pas de folies ce soir, car demain, c’est départ 6h pour Pokhara.

De bonne heure et de bonne humeur, nous rejoignons le lieu de départ des bus. C’est parti pour 7 heures de trajet chaotique. La route est sinueuse et défoncée, on est un peu ballotté de tous les côtés, mais les paysages sont magnifiques.

On croise aussi des scènes dignes d’une autre époque, comme cette fabrique de briques.

Dès notre arrivée à Pokhara, nous nous mettons en quête d’un hôtel. Nous séjournerons finalement au Royal Guest House, un hôtel nickel et pas cher. Nous pouvons déjà admirer les sommets enneigés depuis la terrasse.

Avec le gérant de la guesthouse, nous organisons nos 6 jours de trek dans les Annapurnas. Vincent et Catherine ont déjà repéré un parcours pas trop difficile, histoire de profiter pleinement de l’environnement exceptionnel du massif montagneux. Alex (dit Bobby) se joint à nous pour l’aventure.

Mais, des choses plus importantes encore se trament. Demain c’est “Holi”, la fête des couleurs en Inde et au Népal, pour fêter l’arrivée du printemps. Et pour avoir vu des photos sur internet, nous nous mettons en quête de vêtements “jetable” spécialement pour l’occasion. Des t-shirts et pantalons à environ un euro pièce feront l’affaire.

Et nous avons bien fait car en fin de la matinée, ça donne à peu près ça:

A l’aide de sachets de pigments de couleurs, les gens, touristes ou locaux, badigeonnent allègrement de peinture toutes les personnes qui les entourent en proclamant des “happy holi” à tout va.

C’est une fête très populaire et bonne enfant, en tout cas à Pokhara. Il semblerait que ce soit plus “tendu” dans les grandes villes, car c’est le seul jour de l’année où l’ordre social est bouleversé, et les plus frustrés peuvent peinturlurer leurs supérieurs…

La musique est évidemment de rigueur.

Tout le monde se mélange dans un joyeux bazar.

Il faut aussi lever la tête pour savoir déjouer les seaux d’eau colorée lancés depuis les balcons.

A la fin de la journée on ne sait plus qui est qui !

Malgré une douche “tonique”, la plupart d’entre nous gardent quelques traces en souvenir de cette journée mémorable.

Il est temps maintenant de préparer nos sacs de treks car demain nous partons à la conquête de l’Annapurna.
A nous les sommets enneigés!! (et sans doute aussi les courbatures…)