Nous continuons notre descente du Cambodge en direction du sud. Nous faisons étape à Kampot, ville connue pour son célèbre poivre.
La ville est en effet assez prisée des touristes mais moins des habitants! Après l’agitation de Phnom Penh, nous avons l’impression d’arriver dans une ville fantôme à Kampot. Il faut dire que la ville a été très lourdement touchées par les combats de 1978 entre Vietnamiens et Khmers rouges. La ville renaît peu à peu de ses cendres mais il reste encore beaucoup de bâtiments en ruines, et les larges avenues désertes ne contribuent pas à insuffler la vie dans cette ville.
Nous faisons quelques kilomètres dans la campagne avant de trouver un coin plus sympa, au bord de la rivière, où plusieurs petits hôtels se sont installés. Nous séjournons au Bungalow Kampot river.
L’hôtel possède une superbe terrasse surplombant la rivière où il fait bon flâner. La nourriture y est délicieuse et le staff très accueillant. Pour 6$ nous avons le droit à un petit bungalow en bois et en feuilles de palmiers, avec salle de bain privée au rez-de-chaussée.
Nous profitons des vélos prêtés gracieusement par l’hôtel pour aller faire un tour dans le centre de Kampot. La place principale est ornée d’un magnifique durian géant, heureusement inodore 😉
Face à ces rues toujours aussi désertes nous décidons de nous rendre au marché, principal lieu de rassemblement des villes asiatiques, et en effet on y trouve un peu plus d’animation. On y vend du poivre noir bien-sûr :
Mais aussi toutes sortes de choses, comme du poisson séché, de la pâte de poisson, de la poudre de poisson, des légumes, ou encore des chaussures, qui semblent tout juste avoir été déversées d’un camion benne!
“Je veux celle en bas à droite m’sieur!”
Le lendemain, nous louons une moto pour aller visiter les environs. Comme d’hab, nous avons le droit à une Honda Dream, une petit moto semi-automatique que j’affectionne particulièrement, et qui a du se vendre par millions dans toute l’Asie. (Je me suis renseigné pour en rapatrier une en France, mais apparemment ce n’est pas homologué chez nous…freinage pas assez efficace! ).
Nous nous rendons à Kep, aussi appelée Kep-sur-mer pendant la colonisation française. La route est constituée d’une alternance de terre, de bitume, de boue et de poussière, et nous mettons presque une heure pour parcourir 25 kilomètres.
C’est une station balnéaire construite par les français. On y trouve un remblais qui longe la cote, jusqu’à une petite plage. C’est très agréable, on se croirait dans le sud de la France !
Malheureusement, la ville à également souffert pendant la période Khmers rouges. Seule une rue reste active. En quittant le front de mer on arrive dans un réseau de grandes avenues, complètement désertées et sur-dimensionnées. On peut voir des belles villas abandonnées, dont certaines portent encore les traces des balles Khmers.
Nous ne pouvons pas passer à Kep sans goûter au crabe, le symbole de la ville. Après un petit tour au marché de fruits de mer, nous nous arrêtons dans un des nombreux restaurants avec vue sur mer et nous dégustons un succulent crabe de Kep au poivre vert de Kampot.
Nous repartons, repus, à la recherche de Angkoul beach, une plage soit disant paradisiaque mais un peu difficile à trouver. En effet, il nous faut solliciter à maintes reprises l’amabilité des cambodgiens. Même si la plupart ne parlent pas anglais, ils nous aident bien volontiers à trouver notre chemin. Les derniers kilomètres se font sur une piste de terre rouge, au milieu des marais salants, c’est magnifique.
Après avoir traversé un village de pécheurs, nous arrivons enfin à Angkoul beach (du moins on suppose). Nous partageons la plage entière avec une seule autre famille cambodgienne.
Pendant que Géraldine se pose dans un hamac pour bouquiner, je vais faire trempette. L’eau n’est pas si claire que sur les plages thaïlandaises, mais la baignade est quand même agréable.
A mon retour, je m’aperçois que Géraldine n’est pas restée seule longtemps. Des enfants du village l’on rejoint et s’amusent avec l’iPhone.
Nous ne nous éternisons pas trop car nous voulons rentrer avant la nuit, étant donné l’état de la route qui nous attend.
Nous dînons à l’hôtel où se déroule l’anniversaire d’une des filles de la famille propriétaire des lieux. Tout le monde à le droit à une part de gâteau, même les clients de l’hôtel.
Je ne pensais pas que je goûterai un jour ces gros gâteaux crémeux que nous voyons partout dans des vitrines, mais finalement ce n’est pas si écœurant que ça en a l’air !
Nous passons une dernière journée plus tranquille sur la terrasse de l’hôtel, à trier des photos, mettre à jour le blog et prévoir la suite de notre parcours.
Je me baigne un peu dans la rivière et Géraldine s’amuse avec son nouvel ami, un petit chaton âgé de quelques semaines.
Nous annulons notre dernière étape au Cambodge, et décidons de passer la frontière vietnamienne dès le lendemain. En effet, nous nous rendons compte qu’il nous reste à peine 10 jours pour faire plus de 2000 kilomètres jusqu’à Hanoi, au Nord du Vietnam où nous devons rejoindre mes parents.